Il y a méditation et méditation ! (1ère partie : les rythmes cérébraux).
Il n’est pas un seul magazine, qu’il soit papier, internet ou télévisé, spécialisé dans les domaines de la santé, de la spiritualité ou du développement personnel, qui n’ait pas ces derniers mois traité de la “méditation“.
Ces différents articles présentent plusieurs méthodes de méditation mais n’entrent pas dans le détail de chacune d’elles. Aussi, abordées de façon superficielle, ces pratiquent ne peuvent que laisser le lecteur dans le questionnement : en quoi se différencient-elles et laquelle adopter ?
L’expérience de la pratique elle-même étant subjective, ne pourra fournir qu’une réponse relative. L’approche plus objective de la recherche scientifique nous permet d’obtenir une réponse plus satisfaisante.
Déjà en 1989, une méta-analyse statistique réalisée à l’Université Stanfort aux États-Unis regroupait les résultats de 146 différentes études sur la diminution de l’anxiété montrant que la Méditation Transcendantale agissait différemment sur ce trait de caractère par rapport à d’autres formes de méditation ou de relaxation.
Plus récemment, fin 2010, dans la revue Consciousness and Cognition, était publiée une étude effectuée aux États-Unis par les docteurs Fred Travis et Jonathan Shear qui établit, selon les mesures électroencéphalographiques durant la pratique et le type d’activité mentale ou de processus cognitif impliqué, trois catégories principales de méditation :
• Les méditations avec attention contrôlée (Controlled focus), où l’esprit est contrôlé pour être dirigé sur un objet de méditation, comme la respiration, une idée, une visualisation ou une émotion. Ici, se présentent des fréquences de type Béta 2 (20-30 Hz) et Gamma (30-50 Hz), que l’on observe chaque fois que l’on se concentre ou durant les processus cognitifs actifs.
Dans cette catégorie, nous retrouvons certaines des pratiques de tradition Zen, du Bouddhisme tibétain, du Qicong, du Yoga ou du Vedanta.
• Les méditations avec observation ouverte (Open monitoring), où l’esprit se doit d’être simplement attentif et d’observer avec attention les expériences en cours sans juger, réagir ou se concentrer. Cela donne lieu à des fréquences cérébrales frontales theta (4-8 Hz) que l’on observe habituellement durant les tâches de mémorisation ou de réflexion sur des concepts mentaux.
Dans cette catégorie, nous trouvons les pratiques de Vipassana, de Zazen ou de Mindfulness.
• Les méditations avec auto-transcendance automatique (automatic self-transcending), où l’esprit va spontanément au-delà de sa propre activité. L’EEG se présente alors avec une grande cohérence de rythme Alpha 1 (8-10 Hz) au niveau des régions frontales. Les fréquences Alpha caractérisent un état de relaxation et de conscience apaisée.
La Méditation Transcendantale est ce type de pratique.
À cette expérience bien particulière de conscience apaisée, est associé l’état de profond repos que connaît la physiologie. Cet état “d’éveil au repos” est bien spécifique à la pratique de la Méditation Transcendantale et en fait une technique dont les données encéphalographiques effectuées durant la pratique et les bienfaits constatés durant l’activité, en font une méditation différente de toute autre forme de méditation, pratique de relaxation ou technique de développement personnel.
Lire aussi :
“Il y a méditation et méditation” (partie 2 : les bienfaits)
“Il y a méditation et méditation” (partie 3 : durant la pratique)
Sources : Consciousness and cognition