Peter Lindbergh parle de sa pratique de la Méditation Transcendantale.
Le 9 janvier 2011, s’est terminée à Berlin, au musée C/O, l’exposition de “30 ans de photos” du photographe allemand Peter Lindbergh.
À 65 ans, il est connu mondialement pour ses photos de mode : des célébrités du monde entier ont posé pour son objectif et ses œuvres sont régulièrement exposées dans des musées et publiées dans des ouvrages internationaux réputés.
En septembre, au début de cette exposition berlinoise, la journaliste Annick Cojean a interviewé Peter Lindbergh pour le “Monde Magazine”, à propos de l’influence de la Méditation Transcendantale dans son parcours professionnel, et sur son métier. En voici quelques extraits :
“Je n’en serais pas là… si je n’avais pas découvert et pratiqué la Méditation Transcendantale pendant plus de 30 ans. J’y ai puisé ma force, ma confiance, ma vérité. Cela m’a construit et permis d’avancer. Cela m’a fourni une base à partir de laquelle je pouvais m’élancer et créer. Quelle richesse ! J’ai vu tant de gens s’étourdir et se disperser, rechercher désespérément quelque chose à quoi s’arrimer, alors que ce n’est pas au dehors que réside la matrice pour vivre, mais en soi ! Vingt minutes de méditation le matin et vingt minutes de méditation le soir pour faire le vide et se retrouver face à soi-même. La source est là.“
Question : “Diriez-vous que cela explique cette voie si personnelle que vous avez suivie dans le monde de la photo?”
“Certainement ! La méditation fut mon fabuleux atout. Elle me permettait d’avoir accès à moi-même et de ressentir une sorte de plénitude. De là émergeaient les idées, les envies et les audaces, avec la sensation que chaque projet dans lequel je me lançais était une part de moi dans lequel je pouvais m’engager à fond et que ce réservoir de créativité était infini. C’est ainsi que j’ai pu creuser mon sillon dans la photo de mode qui manque souvent d’originalité et où les photographes dénués d’idées, reproduisent à l’infini ce qu’ils ont picoré dans une poignée de magazines.”
Question : “Pourquoi ce choix de la photo de mode, un univers d’apparence tellement superficielle?”
“Mais voyons, ce n’était pas la mode qui m’intéressait ! Ni le clinquant de cet univers. Encore moins ses mondanités. La mode était comme un support me permettant de faire des images. Uniquement un prétexte !”
Question : “Un prétexte ? Mais que recherchiez-vous?”
“Mon grand sujet était les femmes. Et je voulais documenter ce sujet. Suivre les femmes au plus près afin qu’elles s’expriment, affirment leur vérité. Je me moque du vêtement. Je m’intéresse uniquement à la personne qui porte le vêtement. J’ai envie de démasquer la personne en lui donnant pleine liberté. Je traque un mystère. Je cherche une émotion.
La beauté? Ce n’est pas une question de géométrie, de classicisme ou de perfection. La beauté vient d’un caractère fort, des questions ou du trouble que fait naître un regard, pourquoi pas des rides et de l’expérience que reflète un visage…”
(Sources : d’après l’article dans Le Monde Magazine, numéro 53, 18 sept. 2010)