Urgence chez les urgentistes !
La pandémie de COVID-19 a dramatisé encore la charge de travail et le stress chez les spécialistes de nombreux secteurs de la santé, mais ce phénomène s’est développé de manière particulièrement critique en médecine d’urgence. Une enquête menée par l’European Society for Emergency Medicine (EUSEM), en janvier et février 2022, auprès de 1925 professionnels de médecine d’urgence de 89 pays (84% de médecins, 12% d’infirmières et 2% de paramédicaux), a été publiée vendredi dernier dans l’European Journal of Emergency Medicine à l’occasion de la journée mondiale de la médecine d’urgence.
Les problèmes chroniques des systèmes de santé exacerbés par la pandémie
L’enquête montre que les problèmes chroniques auxquels sont confrontés les spécialistes de médecine d’urgence, tels que le manque de personnel, les ressources limitées, le surpeuplement hospitalier mais aussi le manque de reconnaissance, ont été considérablement exacerbés par la pandémie : « Le niveau d’épuisement constaté signifie en clair que les personnels des Urgences ont également besoin d’une évaluation clinique et d’un soutien professionnel“, indique un des principaux auteurs de l’étude, le Dr Abdo Khoury, du service de médecine d’urgence et de soins intensifs du CHU de Besançon et président de l’EUSEM.
Des chiffres…
- 62 % présentent au moins un symptôme de syndrome d’épuisement professionnel ;
- 31 %, au moins 2 symptômes ;
- 41,4 % seulement ont accès à un soutien psychologique, en face à face ou à distance ;
- bon nombre des professionnels touchés par l’épuisement professionnel envisagent de changer de carrière ; c’est encore plus le cas chez les professionnels de santé plus jeunes que chez ceux qui sont plus âgés et plus expérimentés. C’est donc la menace d’une aggravation du manque de personnel, du moins à court terme.
- Ce sont les infirmiers et les femmes qui sont les plus touchés : 73% d’infirmiers, contre 60% de médecins, 64% de femmes, contre 59% d’hommes, souffrent d’épuisement professionnel.
- Les personnes les moins expérimentées sont les plus touchées : 74% des urgentistes ayant moins de 5 ans d’expérience en souffrent, contre 60% des professionnels ayant plus de 10 ans de métier. Cela se traduit par un sentiment d’absence d’accomplissement personnel (48%), une dépersonnalisation par rapport aux tâches quotidiennes (47%), et un épuisement émotionnel (46%).
Des conséquences négatives sur les comportements…
“L’épuisement chez les professionnels de la santé peut conduire à l’abus d’alcool et de drogues, voire au suicide. Le trouble de stress post-traumatique (SSPT) est une autre manifestation courante de l’épuisement professionnel, avec des conséquences dévastatrices à long terme pour l’individu“, ajoute le Dr Abdo Khoury.
Un effet négatif sur la qualité des soins…
L’épuisement professionnel des personnels de santé ne peut qu’avoir des répercussions sur la qualité des soins apportés aux patients : “…une attitude distante ou indifférente au travail, ainsi qu’une réduction de la productivité et de l’efficacité. Cela peut entraîner des soins de moindre qualité et une augmentation des erreurs médicales” commente le Dr Abdo Khoury.
Comment la pratique de la Méditation Transcendantale peut-elle répondre à ce défi ?
Plus de 600 recherches effectuées sur les effets physiologiques et psychologiques de la pratique de la Méditation Transcendantale donnent réponses aux différents aspects d’urgence de la situation.
Des résultats mesurés au États-Unis…
Dès 2019, le département de médecine d’urgence de Weill Cornell à New York a relevé le défi avec le suivi d’un groupe de 13 médecins urgentistes ayant commencé la technique de méditation transcendantale et une étude de l’impact sur une période de trois mois (effets validés et qualifiés de modérés à importants sur diverses échelles de mesure de la fatigue psychique et physique).
À Boston, avec 32 médecins et soignants (dont 19 femmes) du Brigham and Women’s Hospital, présentant presque tous (94%) au départ des symptômes d’épuisement émotionnel et autres difficultés à assumer la charge psychologique.
L’étude montre qu’après 3 mois, la pratique de la méditation transcendantale est restée ancrée dans le quotidien de 80% d’entre eux, fondée sur des résultats tangibles (baisse significative des symptômes de dépression, d’anxiété et de stress perçu, amélioration sensible de la qualité du sommeil, selon les critères du Maslach Burnout Inventory).
En Caroline du Nord et en Floride, deux autres programmes de recherche ont misé sur la comparaison entre deux groupes de taille équivalente de soignants : l’un ayant commencé la pratique de la MT, l’autre recruté pour un suivi plus classique de leur état de santé (Lifestyle-as-usual) en tant que groupe de contrôle.
Dans les deux cas : 80 soignants en médecine pulmonaire et soins intensifs en Caroline du Nord (répartis entre le groupe MT et le groupe de contrôle) et 130 soignants de 3 hôpitaux de Miami (répartis de même en 2 sous-groupes), l’adhésion du sous-groupe MT, l’assiduité au programme de méditation, et les évaluations sur les diverses échelles de mesure sont significatives : diminution des symptômes de dépression et d’anxiété, diminution des troubles du sommeil, et amélioration générale de la résilience.
Sources : EUSEM – 27 mai 2022
European Journal of Emergency Medecine – 27 mai 2022
European Journal of Emergency Medecine – 27 mai 2022